13-01-2013
Toutes les actusUn nouveau projet de loi visant la consolidation des droits des personnes handicapées sera prêt fin 2013
Le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap, en partenariat avec Handicap international et l'Union européenne, a organisé samedi un séminaire sous le thème “quelle stratégie pour l'application et le suivi de l'intégration des droits des personnes en situation de handicap dans les politiques publiques”. Les participants ont déploré l'absence d'une stratégie en faveur de cette composante de la société.
Le gouvernement est appelé à mettre en place une véritable stratégie nationale, en concertation avec les associations et personnes en situation de handicap, pour la promotion et le suivi de la mise en œuvre de l'intégration de cette composante de la société dans les politiques publiques, a affirmé, samedi à Rabat, le président du Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami.Le président du CNDH a rappelé que le Maroc a signé en 2009 la convention internationale et son protocole facultatif concernant les personnes en situation de handicap. Il a souligné à cet égard que l'État devrait créer une nouvelle institution chargée de la promotion et du suivi de la mise en oeuvre de la protection des personnes handicapées ou réserver cette mission au CNDH.“Le CNDH intègre le handicap parmi ses préoccupations et réitère sa détermination à participer activement au processus de consultations sur les différents mécanismes de protection des personnes en situation de handicap, et ce à travers l'adoption d'une approche participative visant le respect des principes de l'indépendance des personnes handicapées et leur participation sociale intégrale.” Driss El Yazami, président du CNDH.Le président du Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap, Mohamed El Khadiri, a relevé “la nécessité de mettre en place une stratégie qui inclut les personnes handicapées dans le développement national, afin de changer la vie quotidienne de ces personnes et les faire sortir de leur isolement”.Son organisation, composée de 32 associations, a entamé un travail de mobilisation, de sensibilisation et de plaidoyer autour des droits politiques, sociaux et économiques des personnes handicapées, depuis sa création en 2004.Handicap, études et recherchesPour sa part, la présidente de la commission des affaires sociales et de la solidarité au Conseil économique, social et environnemental (CESE), Zahra Zaoui a fait savoir que le CESE recommande de mettre en place une base de données nationale spécifique au handicap. Elle suggère notamment une actualisation des enquêtes consacrées à ces personnes et une intégration de la question du handicap dans les études et recherches effectuées par les départements ministériels et les instituts de recherche.Toujours selon elle, le CESE recommande aussi d'activer l'adoption du projet de loi 62-09 relatif au renforcement des droits des personnes en situation de handicap, de désigner des instances chargées de mettre en oeuvre les politiques et les programmes relatifs au handicap, d'adopter une approche fondée sur le droit, de mettre en place des mesures appropriées pour lutter contre les agissements discriminatoires et de réorienter la stratégie de prévention du handicap 2009/15 en se basant sur des indicateurs pertinents.Un projet de loi, fin 2013Le département chargé de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social se veut rassurant à ce sujet. Un nouveau projet de loi visant la consolidation des droits des personnes handicapées verra le jour fin 2013, a déclaré la ministre Bassima Hakkaoui.“Le projet de loi concernant les personnes en situation de handicap sera fin prêt début 2013 et discuté par l'Exécutif avant d'être soumis au secrétariat général du gouvernement et au Parlement pour validation et adoption.”Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la Famille et du Développement social.La ministre a précisé que cette loi sera de nature à répondre aux attentes des personnes en situation de handicap et aux engagements internationaux du Maroc qui a ratifié plusieurs conventions en la matière. Dans ce sens, Mme Hakkaoui a affirmé avoir mis en place une commission juridique spécialisée pour élaborer un projet de loi tenant compte des acquis.
En attendant, malvoyants, déficients moteurs et sensoriels, handicapés physiques ou mentaux, etc. ont encore l'espoir d'être reconnus comme citoyens à part entière, jouissant, comme leurs concitoyens “normaux” de droits économiques, sociaux, politiques et civiques.Population en situation de handicap au MarocSelon le recensement général de la population et de l’habitat, le nombre de personnes en situation de handicap au niveau national était d'environ 680.000 en 2004, dont 387.000 résidant en milieu urbain et 293.000 en milieu rural.Ces effectifs rapportés à la population totale de chaque milieu donnent des taux de prévalence de handicap de l’ordre de 2,3% au niveau national, 2,2% en milieu rural et 2,4% en milieu urbain.L’enquête nationale sur le handicap de 2004, quant à elle, était beaucoup plus précise, en annonçant que 5,12% de la population marocaine ont été repérés comme étant en situation de handicap en septembre 2004, soit environ 1.530.000 personnes. 56,4% de cette population handicapée sont âgées de 16 à 60 ans. 41,2% d'entre elle se trouvent en milieu rural, 58,8% au milieu urbain et 16% dans des zones insalubres. Chiffre préoccupant: 12% des handicapés seulement sont affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), à une assurance ou à une mutuelle.Yassine Benargane
Source : Politiques publiques: Appel à la mise en place d'une stratégie en faveur des personnes handicapées
(aufaitmaroc.com, 13-01-2013).