02-10-2007
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En 2007-2008, le SEFEPH espère prendre en charge plus de 1.000 cas
Au Maroc, la scolarisation des enfants handicapés constitue un véritable problème. Pendant longtemps, les parents ont été les seuls à avoir le souci de l'accueil de leurs chérubins en milieu scolaire et à entreprendre des efforts pour leur intégration. L'Etat, ayant presque démissionné de son rôle de garant de l'égalité des chances, cédait volontiers, la place aux familles et à la société civile.
Néanmoins, quelques tentatives ont émergé avec la création du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapés sans qu'elles ne réussissent véritablement à répondre à une demande de plus en plus persistante. La contribution de cette entité restait timide au vu de l'ampleur des sollicitations.
Pour y répondre, autant que faire se peut, le Secrétariat d'Etat a instauré tout un programme de soutien de la scolarisation des enfants handicapés nécessiteux qui visait plusieurs objectifs dont principalement la coordination avec les secteurs et les acteurs intervenant dans le domaine de la scolarisation des enfants handicapés. «En 2006, sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi, une convention quadripartite a été signée entre le SEFEPH, le ministère de l'Education nationale, le ministère de la Santé et la Fondation Mohammed V pour la solidarité afin de mettre en œuvre des plans intégrés dans un cadre de partenariat solide.
Parmi les objectifs du programme figurait l'élargissement de la ‘'carte nationale des classes intégrées et centres spécialisés''. Ladite convention vise la création de 200 classes annuellement. En 2007, 247 classes intégrées ont été créées», affirme Jamal Rhmani, directeur des Affaires générales et de la Coopération au Secrétariat d'Etat chargé de la Famille de l'Enfance et des Personnes handicapées.
Le programme avait également pour souci de généraliser l'accès à l'éducation pour tous les enfants handicapés nécessiteux. Dans ce sens, le SEFEPH a pris en charge la totalité des frais de la scolarité d'environ 1.000 enfants handicapés nécessiteux. «On aspire durant l'année scolaire 2007-2008 augmenter le nombre des bénéficiaires au-delà de 1.000 enfants», souhaite J. Rhmani.
«Le Secrétariat d'Etat a pris en charge 4 enfants autistes. Il nous aide dans les limites de ses moyens. En 2005, nous avons beaucoup collaboré ensemble pour organiser des séminaires en vue de faire connaître et d'expliquer l'autisme.
D'une manière générale, nous menons ensemble une réflexion commune pour étudier la manière de venir en aide aux enfants autistes nécessiteux», témoigne Elhadi Chakoud, président de l'association SOS Autisme, qui a pris l'habitude de collaborer avec
le SEFEPH.
Le programme du Secrétariat d'Etat n'a pas omis de prévoir la formation de cadres éducatifs spécialisés et le renforcement des capacités institutionnelles et fonctionnelles des centres spécialisés.
Un budget de plus de 8 millions DH a été alloué au profit de 34 associations oeuvrant dans le domaine de la scolarisation des enfants handicapés. Kamal Mjoal, de l'Association marocaine pour enfants sourds de Casablanca, qui bénéficie d'un soutien financier dans le cadre de la convention du SEFEPH, trouve que la philosophie de cette convention apporte une solution efficace au problème de la prise en charge des enfants handicapés démunis.
«Le Secrétariat d'Etat paye une partie des frais scolaires de ces personnes. Jusqu' aujourd'hui, et dans le cadre de notre association, ce programme a permis la scolarisation de 114 enfants.
Les parents ne payent qu'une partie infime des dépenses de leurs rejetons. Dans notre centre, l'Etat paye 700 DH mensuels pendant onze mois, alors que les familles s'acquittent d'une somme de 10 DH pendant dix mois. Ceci concernant l'intégration des sourds-muets. Celle des trisomiques coûte plus cher», explique-t-il.
Concernant les critères de sélection des associations, Jamal Ghmani nous apprend que la priorité est donnée aux enfants handicapés issus de familles nécessiteuses et à ceux souffrant d'un handicap profond et lourd dont le coût de la prise en charge éducative est onéreux.
«Le programme de soutien et de partenariat vise les associations ayant des centres d'éducation spécialisés et des structures d'accueil.
La primeur est accordée aux associations qui ont les capacités d'accueil des enfants provenant des zones périurbaines et rurales», précise-t-il.
En effet, le SEFEPH a veillé à prendre en considération une répartition géographique élargie des 34 centres bénéficiaires.
Ces derniers appartiennent à presque 16 villes de toutes les régions du Royaume (de Tanger à Dakhla).
En attendant que le problème de passation de pouvoirs soit réglé au niveau du Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapés et qu'un nouveau responsable soit nommé, les associations croisent les doigts dans l'espoir de voir se pérenniser le programme de soutien de la scolarisation des enfants handicapés nécessiteux.
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Une formation spécifique
Le Secrétariat d'Etat chargé de la Famille, de l'Enfance et des Personnes handicapés organise, en partenariat avec l'Espace associatif, des cycles de formation dont bénéficient également les responsables de centres d'éducation spécialisés dans des modules de gestion de projets.
Par ailleurs et concernant la formation spécialisée, une convention de partenariat avec le Secrétariat d'Etat chargé de la Jeunesse a permis aux éducatrices des jardins d'enfants de bénéficier de programmes de renforcement technique et pédagogique en matière d'éducation spéciale. «Dans le domaine de l'autisme, le SEFEPH, en partenariat avec le centre Lalla Meryem de Tanger, organise des cessions de formation en éducation spéciale pour les acteurs éducatifs des centres spécialisés.
Aussi, des guides pédagogiques ont été édités dans ce sens, notamment un guide pratique pour les éducateurs des enfants autistes «10 questions sur l'autisme» et un autre guide de grande importance pédagogique et didactique au profit des parents d'enfants handicapés», précise Jamal Ghmani, directeur des Affaires générales et de la Coopération au SEFEPH.
Source : lematin.ma, 02-10-2007
Kenza Alaoui